31 mai 2018
Bonjour,
Il y a 29 ans’ dès le début de ma grossesse, j’étais consciente de la lourde responsabilité que je prenais en étant à la fois mère célibataire et achromate.
Je savais qu’être élevé par une mère avec une faible acuité visuelle et ne voyant pas les couleurs aurait des répercutions pour l’enfant.
J’ai fait de mon mieux et le résultat est globalement positif.
Mais maintenant que ma fille est adulte, je ne peux que constater que je n’avais pas ou pas assez anticipé certaines choses :
Si je peux éviter à certains de reproduire mes erreurs ...
Apprendre les couleurs.
Les jeux pour les jeunes enfants utilisaient principalement 4 couleurs .
Pour chaque jeu, je me suis fait nommer les couleurs et je les ai apprises par cœur.
Mon classement personnel, du plus foncé au plus clair, était souvent le suivant :
Rouge. Toujours le plus foncé en l l’absence de noir.
Bleu. C’était souvent un bleu soutenu mais pas un bleu marine.
Vert et jaune. Souvent compliqué de distinguer l’un de l’autre.
Je pouvais ainsi utiliser « naturellement » le nom des couleurs.
« Tu me donne le rouge ? »
« Le triangle est vert »
Etc ...
Ma fille a ainsi appris les couleurs primaires au même âge que les autres enfants.
Une fois cette étape franchie, j’ai pensé que l’essentiel était fait.
Quelle naïveté !! Quelle erreur ! J’aurais du mieux réfléchir !
J’ai réalisé trop tard qu’il restait en fait beaucoup, beaucoup à faire et qu’apprendre à distinguer et à nommer les couleurs intermédiaires, les nuances etc ... ne se fait pas spontanément.
Cet apprentissage fin des couleurs se fait presque exclusivement dans le cadre familial et bien sûr j’étais incapable d’aider ma fille dans ce domaine.
J’aurais dû attirer l’attention de la crèche, de l’école, de mon entourage. Leurs déléguer cette tâche.
Mais on ne refait pas le monde ...
Résultat :
J’ai une fille qui voit les couleurs (c’est certain) mais qui est souvent incapable de les nommer, de comparer les nuances.
Vous obtiendrez une réponse du genre « ben .. heu.. c’est entre le ... et le.. ».
Si vous demandez « c’est un vert comment ? » il y a de grandes chances que la réponse soit « je ne sais pas »
Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire. Le meilleur terme que je trouve est une méconnaissance.
Elle a pris conscience de ce manque au collège et a essayé de le combler avec l’aide de son prof d’Arts plastiques.
Mais passé un certain âge, il semblerait que ce genre d’apprentissage soit plus que compliqué.
Ce message est déjà long. La suite dans quelques jours.
Bonjour,
Il y a 29 ans’ dès le début de ma grossesse, j’étais consciente de la lourde responsabilité que je prenais en étant à la fois mère célibataire et achromate.
Je savais qu’être élevé par une mère avec une faible acuité visuelle et ne voyant pas les couleurs aurait des répercutions pour l’enfant.
J’ai fait de mon mieux et le résultat est globalement positif.
Mais maintenant que ma fille est adulte, je ne peux que constater que je n’avais pas ou pas assez anticipé certaines choses :
Si je peux éviter à certains de reproduire mes erreurs ...
Apprendre les couleurs.
Les jeux pour les jeunes enfants utilisaient principalement 4 couleurs .
Pour chaque jeu, je me suis fait nommer les couleurs et je les ai apprises par cœur.
Mon classement personnel, du plus foncé au plus clair, était souvent le suivant :
Rouge. Toujours le plus foncé en l l’absence de noir.
Bleu. C’était souvent un bleu soutenu mais pas un bleu marine.
Vert et jaune. Souvent compliqué de distinguer l’un de l’autre.
Je pouvais ainsi utiliser « naturellement » le nom des couleurs.
« Tu me donne le rouge ? »
« Le triangle est vert »
Etc ...
Ma fille a ainsi appris les couleurs primaires au même âge que les autres enfants.
Une fois cette étape franchie, j’ai pensé que l’essentiel était fait.
Quelle naïveté !! Quelle erreur ! J’aurais du mieux réfléchir !
J’ai réalisé trop tard qu’il restait en fait beaucoup, beaucoup à faire et qu’apprendre à distinguer et à nommer les couleurs intermédiaires, les nuances etc ... ne se fait pas spontanément.
Cet apprentissage fin des couleurs se fait presque exclusivement dans le cadre familial et bien sûr j’étais incapable d’aider ma fille dans ce domaine.
J’aurais dû attirer l’attention de la crèche, de l’école, de mon entourage. Leurs déléguer cette tâche.
Mais on ne refait pas le monde ...
Résultat :
J’ai une fille qui voit les couleurs (c’est certain) mais qui est souvent incapable de les nommer, de comparer les nuances.
Vous obtiendrez une réponse du genre « ben .. heu.. c’est entre le ... et le.. ».
Si vous demandez « c’est un vert comment ? » il y a de grandes chances que la réponse soit « je ne sais pas »
Ce n’est pas qu’une question de vocabulaire. Le meilleur terme que je trouve est une méconnaissance.
Elle a pris conscience de ce manque au collège et a essayé de le combler avec l’aide de son prof d’Arts plastiques.
Mais passé un certain âge, il semblerait que ce genre d’apprentissage soit plus que compliqué.
Ce message est déjà long. La suite dans quelques jours.